lundi 27 octobre 2014

Test en Corse d'un Vélo à Assistance Electrique

Après plusieurs années de refus catégoriques, nous nous décidons enfin à essayer un VAE, vélo à assistance électrique.  Pourquoi avoir attendu ? Tout simplement car la technologie ne nous paraissait pas suffisante pour parcourir les routes de Corse.  Et l’idée de se retrouver sur un vélo deux fois plus lourd qu’un vélo standard en plein milieu d’une jolie côte sans plus de batterie pour pouvoir aider à la montée est loin d’être séduisante.

Donc, ça y est, le vélo arrive. Première impression, il est beau ! C’est un bon départ. Deuxième interrogation, pourquoi doivent-ils ressembler à des vélos femmes ? Bon, tant pis, on ne pensera pas trop à notre look… Le vélo que nous avons reçu est à cardan, facile d’entretien et dispose d’une batterie de moyenne capacité donc nous garderons en mémoire qu’il est possible de faire mieux que ce que nous allons réaliser ! Qu’est-ce qu’il est lourd par contre…

La prise en main est assez aisée. La batterie se charge en quelques heures seulement et s’installe facilement sur le vélo, sous le porte-bagage dans un compartiment spécifique. Une serrure maintient la batterie en place et empêche son vol. Un ordinateur de bord situé sur le guidon permet de voir sa vitesse, le niveau de batterie, le kilométrage effectué…

l'ordinateur de bord
l'antivol de la batterie
 La fonction qui nous intéresse étant l’assistance électrique, nous nous concentrerons dons sur le fonctionnement de cette technicité du vélo.

Il existe donc 4 niveaux d’utilisation de l’assistance électrique :
  • Sans aucune barre, c’est uniquement à la force des jambes qu’il faut avancer, parfait pour les descentes et  ceux qui veulent se faire les jambes sur le plat mais à oublier en montée.
  • Une barre, à utiliser lors de fortes montées si l’on veut économiser la batterie ou si l’objectif est vraiment de profiter du paysage à vitesse réduite. En montée, la vitesse de croisière atteint à peine les 10km/h.
  • Deux barres, c’est la vitesse de croisière par excellence. Pas besoin de faire trop d’efforts pour avancer à un bon rythme que ce soit sur le plat ou des montées raisonnables.
  • Trois barres, on approche de la mobylette ! Sur le plat, cela surprend et en montée, on dépasse rapidement les 20 km/h. Difficile de réduire en puissance quand on a utilisé ce niveau de vitesse mais gourmand en énergie.
A la prise en main, la première fois c’est déroutant. Le premier coup de pédale entraîne aussitôt le vélo et il faut freiner pour s’arrêter si on démarre avec la puissance maximale. Ensuite, on s’y fait, il suffit de ne pas mettre trop de puissance au démarrage et d’arrêter de pédaler en anticipant le lieu de l’arrêt. En effet, l’arrêt du pédalage génère l’arrêt de l’assistance électrique au bout d’une à deux secondes. Ce délai n’est pas long mais doit tout de même être anticipé si on ne veut pas freiner fort à chaque arrêt (même en montée !).


Le gros reproche du système d’assistance électrique que nous avons entre les mains est le mode de sélection des 3 différents niveaux de puissance. Je m’explique : Vous êtes en position « deux barres », vous souhaitez baisser d’un cran et passer en position « une barre ». Il vous faudra impérativement passer par le niveau « 3 barres » puis sans barre avant d’arriver à ce que vous recherchez. Le système ne permet que d’aller crescendo et fonctionne en cercle (0, 1, 2 puis 3 barres avant de revenir à 0), impossible donc de passer de 3 à 2 directement. Cela n’est pas très pratique car cela oblige parfois à un regain de puissance quand on souhaite au contraire la diminuer.
On s’y habitue mais cela reste un élément à améliorer qui est souvent revenu avec les clients que j’ai pu avoir après ce premier test.

Pour tester ce vélo tout neuf, nous avons choisi un itinéraire d’une quarantaine de kilomètres avec plus de 1000m de dénivelé. Aucune raison d’être sympa avec le matériel, le but est de le faire craquer pour voir quelles en sont les limites. Je ferais le premier col et sa descente et Harriet s’attaquera au retour par une autre route au dénivelé important. Deux avis valent mieux qu’un !

Sur le plat, agréable vitesse de croisière, position touring sympathique, selle confortable de style vintage et le poids du vélo ne se fait pas ressentir. Première montée, je ne peux pas m’empêcher de basculer sur le niveau 3 barres et c’est parti. J’aurais rêvé à  ce moment là de rattraper quelques vélos de course car la vitesse en montée l’aurait facilement permis. Au bout d’un moment, je teste sans assistance et autant dire que pédaler en traînant des rochers ou avec des roues carrées serait plus facile !!! Donc, me voilà sur du 2 barres et je grimpe tranquillement sans fatiguer en profitant du paysage. Sur 1 barre, la montée est plus difficile mais tout à fait réalisable si l’on se contente d’une vitesse réduite.

Donc première montée réalisée rapidement et sans effort véritable. L’assistance électrique prouvant son efficacité. La descente se fait elle aussi facilement sans difficulté. Après une vingtaine de kilomètre, la batterie affiche deux des quatre barres pour son niveau de charge.

Sur le retour, Harriet choisit donc une route offrant plus de difficultés et pousse ainsi le vélo dans ses retranchements. En n’utilisant le niveau 3 barres que pour les fortes montées, elle se contente des niveaux intermédiaires sur le reste du parcours.  La batterie finit par rendre l’âme très proche du dernier sommet. Et là, il faut pousser un engin qui n’est vraiment pas léger !

L’équipe de secours avec le van d’assistance est rapidement sur place pour la soulager et la mission est remplie, nous connaissons désormais les limites de ce matériel.

Quelques jours après ce test, je me retrouve à encadrer un groupe d’américains venu pédaler en Corse depuis un magnifique voilier longeant les côtes de Corse et Sardaigne. Et quelle n’est pas ma surprise de retrouver 20 vélos identiques à celui que nous avons testé. Après deux jours de vélos avec ce groupe, je me suis ainsi rendu compte que 90% des membres du groupe (aucun n’avait essayé de VAE auparavant) s’y sont très rapidement habitués et ont été capables de venir à bout de dénivelés qu’ils n’auraient en temps normal jamais pu pédaler. Ceux qui ne s’y sont pas habitués avaient en fait des difficultés à mettre en marche l’assistance ou à l’adapter alors qu’ils pédalaient. Mais pour être franc, cela n’avait rien à voir avec le matériel.

En conclusion, ce type de vélo permet effectivement de rendre accessible à  toute personne sachant déjà utiliser un vélo, des dénivelés qui lui aurait été impossibles à monter auparavant. Il faut par contre choisir des étapes raisonnables pour ne pas se retrouver à court de batterie. Il ne faut pas non plus hésiter à recharger la batterie chaque fois que l’occasion se présente (arrêt au restaurant…). 

Nous allons donc proposer cet équipement en 2015 sur les circuits suivants qui offrent des étapes adaptées comme par exemple ce séjour : Le Cap Corse et ses Tours.

Je souligne à nouveau que seules les personnes sachant déjà faire du vélo seront capables de maîtriser un VAE. Les débutants ou personnes n’ayant pas pédalé depuis très longtemps auront très souvent des difficultés d’adaptation.


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