Après plusieurs années de refus catégoriques, nous nous
décidons enfin à essayer un VAE, vélo à assistance électrique. Pourquoi avoir attendu ? Tout simplement
car la technologie ne nous paraissait pas suffisante pour parcourir les routes
de Corse. Et l’idée de se retrouver sur
un vélo deux fois plus lourd qu’un vélo standard en plein milieu d’une jolie
côte sans plus de batterie pour pouvoir aider à la montée est loin d’être
séduisante.
Donc, ça y est, le vélo arrive. Première impression, il est
beau ! C’est un bon départ. Deuxième interrogation, pourquoi doivent-ils
ressembler à des vélos femmes ? Bon, tant pis, on ne pensera pas trop à
notre look… Le vélo que nous avons reçu est à cardan, facile d’entretien et
dispose d’une batterie de moyenne capacité donc nous garderons en mémoire qu’il
est possible de faire mieux que ce que nous allons réaliser ! Qu’est-ce
qu’il est lourd par contre…
La prise en main est assez aisée. La batterie se charge en
quelques heures seulement et s’installe facilement sur le vélo, sous le
porte-bagage dans un compartiment spécifique. Une serrure maintient la batterie
en place et empêche son vol. Un ordinateur de bord situé sur le guidon permet
de voir sa vitesse, le niveau de batterie, le kilométrage effectué…
La fonction qui nous intéresse étant l’assistance
électrique, nous nous concentrerons dons sur le fonctionnement de cette
technicité du vélo.
l'ordinateur de bord |
l'antivol de la batterie |
Il existe donc 4 niveaux d’utilisation de l’assistance
électrique :
- Sans aucune barre, c’est uniquement à la force des jambes qu’il faut avancer, parfait pour les descentes et ceux qui veulent se faire les jambes sur le plat mais à oublier en montée.
- Une barre, à utiliser lors de fortes montées si l’on veut économiser la batterie ou si l’objectif est vraiment de profiter du paysage à vitesse réduite. En montée, la vitesse de croisière atteint à peine les 10km/h.
- Deux barres, c’est la vitesse de croisière par excellence. Pas besoin de faire trop d’efforts pour avancer à un bon rythme que ce soit sur le plat ou des montées raisonnables.
- Trois barres, on approche de la mobylette ! Sur le plat, cela surprend et en montée, on dépasse rapidement les 20 km/h. Difficile de réduire en puissance quand on a utilisé ce niveau de vitesse mais gourmand en énergie.
On s’y habitue mais cela reste un élément à améliorer qui
est souvent revenu avec les clients que j’ai pu avoir après ce premier test.
Pour tester ce vélo tout neuf, nous avons choisi un
itinéraire d’une quarantaine de kilomètres avec plus de 1000m de dénivelé. Aucune
raison d’être sympa avec le matériel, le but est de le faire craquer pour voir
quelles en sont les limites. Je ferais le premier col et sa descente et Harriet
s’attaquera au retour par une autre route au dénivelé important. Deux avis
valent mieux qu’un !
Sur le plat, agréable vitesse de croisière, position touring
sympathique, selle confortable de style vintage et le poids du vélo ne se fait
pas ressentir. Première montée, je ne peux pas m’empêcher de basculer sur le
niveau 3 barres et c’est parti. J’aurais rêvé à
ce moment là de rattraper quelques vélos de course car la vitesse en
montée l’aurait facilement permis. Au bout d’un moment, je teste sans
assistance et autant dire que pédaler en traînant des rochers ou avec des roues
carrées serait plus facile !!! Donc, me voilà sur du 2 barres et je grimpe
tranquillement sans fatiguer en profitant du paysage. Sur 1 barre, la montée
est plus difficile mais tout à fait réalisable si l’on se contente d’une
vitesse réduite.
Donc première montée réalisée rapidement et sans effort
véritable. L’assistance électrique prouvant son efficacité. La descente se fait
elle aussi facilement sans difficulté. Après une vingtaine de kilomètre, la
batterie affiche deux des quatre barres pour son niveau de charge.
Sur le retour, Harriet choisit donc une route offrant plus
de difficultés et pousse ainsi le vélo dans ses retranchements. En n’utilisant
le niveau 3 barres que pour les fortes montées, elle se contente des niveaux
intermédiaires sur le reste du parcours.
La batterie finit par rendre l’âme très proche du dernier sommet. Et là,
il faut pousser un engin qui n’est vraiment pas léger !
L’équipe de secours avec le van d’assistance est rapidement
sur place pour la soulager et la mission est remplie, nous connaissons
désormais les limites de ce matériel.
Quelques jours après ce test, je me retrouve à encadrer un
groupe d’américains venu pédaler en Corse depuis un magnifique voilier longeant
les côtes de Corse et Sardaigne. Et quelle n’est pas ma surprise de retrouver
20 vélos identiques à celui que nous avons testé. Après deux jours de vélos avec
ce groupe, je me suis ainsi rendu compte que 90% des membres du groupe (aucun
n’avait essayé de VAE auparavant) s’y sont très rapidement habitués et ont été
capables de venir à bout de dénivelés qu’ils n’auraient en temps normal jamais
pu pédaler. Ceux qui ne s’y sont pas habitués avaient en fait des difficultés à
mettre en marche l’assistance ou à l’adapter alors qu’ils pédalaient. Mais pour
être franc, cela n’avait rien à voir avec le matériel.
En conclusion, ce type de vélo permet effectivement de rendre
accessible à toute personne sachant déjà
utiliser un vélo, des dénivelés qui lui aurait été impossibles à monter
auparavant. Il faut par contre choisir des étapes raisonnables pour ne pas se
retrouver à court de batterie. Il ne faut pas non plus hésiter à recharger la
batterie chaque fois que l’occasion se présente (arrêt au restaurant…).
Nous
allons donc proposer cet équipement en 2015 sur les circuits suivants qui
offrent des étapes adaptées comme par exemple ce séjour : Le Cap Corse et ses Tours.
Je souligne à nouveau que seules les personnes sachant déjà
faire du vélo seront capables de maîtriser un VAE. Les débutants ou personnes
n’ayant pas pédalé depuis très longtemps auront très souvent des difficultés
d’adaptation.
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